PASSION ARTISTIQUE

" L'ÉCRITURE "

                              

                Depuis mon plus jeune âge, la langue Française m'a toujours fasciné. Les maths, la science, les langues vivantes... Rien de tout ceci ne m'a jamais interpellé. Par contre, les rédactions, puis les dissertations, ont été mes préférences. Du cours élémentaire au C.A.P., j'ai toujours été dans les trois premiers en Français. Ce qui, au grand regret de mes parents, n'effaçait pas les places de bon dernier dans tous les autres domaines ; excepté c'est vrai, le sport et l'expression artistique en général.

             Je me souviens même avoir été primé en 1965 ou 66 je ne sais plus, à la suite d'une visite au Musée de la Résistance de Grenoble. Un concours inter-collèges était organisé et ce fut mon exposé qui a été transcrit sur le livre d'or du Musée. L'atmosphère, les émotions, tout était là pour exprimer ce que la visite m'avait gravé au fond du cœur. C'est tout ce que je recherche dans l'écriture en général. Son pouvoir intrinsèque d'annihiler l'apparence au profit du rêve !

              L' écriture m'a toujours fait rêver. Créer des personnages, des situations, tout en leur donnant vie, c'est fabuleux. Je me souviens du titre de mon premier "essai littéraire"... C'était " Patrice de Borellond ou la jeunesse actuelle " ! Je n'avais que 16 ou dix-sept ans. Aujourd'hui encore, ce souvenir est toujours ancré au fond de ma mémoire. Souvent, je compulse le manuscrit qui depuis tout ce temps, est encore intact.

             Puis, la poésie est venue me titiller. C'était à mon retour de l'armée, en 1969. Mes premiers poèmes étaient le reflet du malaise dans lequel je me trouvais. J'en parlerai plus longuement dans la page d'ouverture de la Poésie.

             Lentement mais sûrement, j'ai découvert mon style d'écriture. D'une histoire à l'autre, après de nombreuses retouches, hésitations, refus, j'ai enfin trouvé l'expression dans laquelle je me sens à l'aise. Ce qui me permet de reprendre les anciens textes, et de les structurer en fonction des nouvelles bases.

             La magie des mots, la féerie des rêves qu'ils suscitent, la passion que tout cela engendre, voilà ce qui me passionne. Raconter une histoire de vive voix, ne me procure pas un égal plaisir. Faire naître des héros, des lieux imaginaires, des situations burlesques, par le truchement des romans, c'est tout simplement divin.

             C'est une manière aussi, d'échapper aux vicissitudes du quotidien. La laideur de l'hypocrisie, le néant du mépris, l'insolence de l'indifférence, tout disparaît derrière les pages ainsi créées. Tantôt exutoire, tantôt nostalgique et romantique, au travers des histoires l'éclat du for intérieur de celui qui écrit, jaillit tel un diamant. À bien des reprises, je me suis surpris tout seul, en train de revivre telle ou telle situation, en relisant un passage.

             De toutes les histoires que j'ai pu imaginer, le plus souvent inspirées de faits réels c'est certain, la plus coriace est bien l'autobiographie ! Le roman "Découverte du Don", m'a demandé plus de cinq années de gestation. Cependant, je dois rendre hommage à l'évolution vers laquelle il m'a conduit. Authentique exutoire, ce roman m'a permis de juguler les hémorragies affectives qui s'écoulaient dans mon cœur.

           Étape par étape, d'essai en refonte, la haine, la violence, et la peur aussi, se sont évaporées. Grâce à cette autobiographie, " Découverte du Don ", j'ai surtout découvert le meilleur de moi-même. Ce " Moi Intérieur " que j'offrais aux gens, sans même en percevoir les subtilités. Il n'en demeure pas moins vrai que ce fut un exercice de style réellement très dur. La véracité des propos, ne devant jamais être étouffée par l'envie de contourner la vérité. La peur de ne pas être cru, d'être considéré comme un illuminé ou un menteur, ne m'a jamais quitté.

           En dehors de mon épouse, qui est, et restera, ma première lectrice privilégiée, beaucoup de personnes m'ont permis de modifier les bases de mon autobiographie. Parmi ces personnes, je cite sous forme d'hommage : Ella, professeur de lettres ; Corinne, juriste ; Ursula, assistante-sociale ; et Monique, tarologue-médium, Anne-Marie, astrologue. Grâce à leurs compétences, leur gentillesse et surtout leur affection, j'ai pu éviter les pièges, les lourdeurs, voire les incohérences de ce roman fétiche qu'est "Découverte du Don". Gros, gros bisous à toutes, et merci du fond du cœur.

           Hélas, comme pour toutes celles et ceux qui sont dans la même situation que moi, parvenir à l'édition relève de l'utopie ! Les éditeurs dans leur ensemble, bien campés dans leur microcosme, ne lisent même pas les manuscrits ! Ils vous répondent narquois, six mois après : " Vous ne correspondez pas au profil éditorial de notre société d'édition " ! Tu parles. Ils n'ouvrent même pas les manuscrits ! Voilà pourquoi j'ai décidé, par le biais du Web, de me faire connaître. Sait-on jamais ?

           Néanmoins, avant de penser uniquement à moi, je désire au plus profond de mon être, aider à ma façon l'humanité. Le marasme actuel, les inégalités et les excès, tout ceci me bouleverse. Je refuse de rester muet plus longtemps. Je ne veux surtout plus, être le complice de toutes les magouilles qui font la une de tous les médias à scandales. Je pousse ma gueulante, en essayant toutefois d'apporter des solutions. Si demain, il est offert la possibilité à tout un chacun d'exprimer ses vues sur la vie, peut-être aurons-nous franchi un pas vers l'amélioration ? 

           Bien avant les romans, les poèmes avaient captivé mon attention. Si ma mémoire est bonne, mon premier texte remonte aux années 1960. Je possède encore le cahier sur lequel j'avais disposé tous les écrits que je me proposais de " commercialiser " ! Tout petit déjà en effet ! J'ai de la suite dans les idées...

           À onze ans à peine, j'arpentais les chemins de la versification. En relisant mes premières pulsions poétiques, j'ai une larme au coin de l'œil. La maladresse, l'enthousiasme, s'entremêlaient avec délice. Jamais pourtant, je ne retoucherai l'un d'entre eux. Ce qui veut dire que jamais, ils ne seront édités.

           Les pages se sont tournées et je ne veux pas vivre avec mon passé. Les images qui sont renfermées dans mes premiers écrits, traduisent ce que je vivais durant cette période. Vouloir les actualiser, signifierait pour moi violer l'intimité de mon enfance.

           En 1975, j'étais encore Sapeur-Pompier. Au cours d'un échange entre fonctionnaires avec la ville d'Innsbrück, ma poésie a pris une dimension nouvelle. Nous étions arrivés en Autriche, les mains vides. Pas le plus petit cadeau à offrir à nos homologues ! C'était sans compter sur la richesse et la noblesse de ce peuple ! En effet, le premier soir au cours du dîner officiel, j'ai cru que mon cœur s'arrêtait de battre. Comme je m'y attendais, en dépit des avis contraires de mes supérieurs, nous avons été couverts de présents !

           Si j'avais été assez mince, je me serais mis dans un trou de souris ! Les cinq jours qui ont suivi, m'ont permis de donner à mes poèmes une ampleur que je découvrais. Modestement, je rendais hommage à nos amis Autrichiens, en écrivant un poème intitulé " INNSBRÜCK ", tout simplement. Aujourd'hui encore, plus de trente ans après, je revis encore la scène qui a suivi après la lecture de mon texte au cours de la dernière soirée d'adieux !...

           Les images qui se sont gravées dans mon cœur ce soir-là, y resteront à jamais. J'avais compris l'importance des messages que les textes étaient en mesure de véhiculer. Depuis, autodidacte acharné, je me suis efforcé d'améliorer, et de structurer mes poèmes. Je ne peux pas évincer non plus, le fait que grâce à eux, durant les tempêtes au cours des traversées du désert de ma souffrance, j'ai pu garder la tête hors de l'eau. Je puisais dans mes vers, la force de lutter. En m'insurgeant contre la terre toute entière, j'extériorisais mes peines.

           D'années en années, le style, la verve, le message lui-même, ont été peaufinés. C'est en 1987 exactement, alors que j'étais en proie à des hallucinations horribles, que j'offrais à ma poésie son visage actuel ; sur le plan de la technique uniquement ! Car pour ce qui concerne de la valeur du contenu, celle-ci s'est métamorphosée le jour ou j'ai connu ma princesse, ma " Bibiche " (excuse-moi Monique...), bref, mon épouse. C'est pour lui rendre à genoux, l'hommage qu'elle mérite, que je lui fais l'honneur d'être la vedette du premier poème sur mon recueil... Et sur le site : " Firmament de l'Amour "... !!!

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